vendredi 29 février 2008

Tatiana, vacataire depuis 5 ans à 1050 euros par mois

"J'ai 35 ans, 2 enfants et je suis vacataire 10/12 dans une DDAF depuis avril 2003 au service économie agricole.

En 2004 je passe un concours externe décentralisé d'adjoint administratif. Une 1ère place sur liste complémentaire et des promesses n'ont pas permis de me titulariser.

Est venu maintenant le temps où on me demande gentiment de chercher ailleurs.

Je ne peux prétendre à aucun dispositif de dé-précarisation mis en place par le gouvernement : je suis diplômée, je ne souffre pas de handicap, je ne suis plus "jeune"...

Cette situation professionnelle est plus que précaire: les projets personnels à long terme sont impossibles, l'avenir professionnel très incertain et un salaire d'environ 1050€ rend les fins de mois souvent difficiles.

Certains diront que "c'est mieux que rien", je leur réponds "on échange nos places?". Etre assis sur "un siège éjectable avec une épée de Damoclès au dessus de la tête", n'a rien de vraiment confortable!"

Tatiana, précairE.

Sandrine C. Vacataire depuis 6 ans à 1050 euros par mois

J'ai 37 ans, 2 enfants à charge et je suis seule pour les élever. Je suis vacataire 10/12 dans une DDAF depuis mai 2002 dans le service "Economie Agricole". Mon salaire mensuel est d'environ 1050 euros. Ne pouvant pas bénéficier de mesures de déprécarisation car :

- je suis titulaire du baccalauréat,

- je ne suis pas handicapée,

La précarité de ma situation l'a rend très incertaine. En effet on me précise en permanence qu'il faudrait aller voir ailleurs. Chose que je m'empresserais de faire si ma situation géographique (il y a peu d'emploi dans le département) et personnelle n'était pas un frein à une embauche.

Sandrine, précairE.

jeudi 28 février 2008

La précarité n’est pas une fatalité

Nos trois organisations syndicales ont eu ces derniers mois l’occasion d’intervenir en commun ou de façon convergente, notamment sur le dossier de l’emploi précaire (actions de novembre/décembre, groupes de travail sur la mise en place des commissions consultatives ou mission du CGAAER[1] sur l’emploi contractuel…).

Refuser la pérennisation de la précarité
par une « charte de bonne gestion »

La FSU, la CGT et Sud Rural partagent, sur le fond la même analyse : nous refusons d’entrer dans le jeu du Ministère qui consisterait à reconnaître la nécessité d’emplois précaires en se contentant de les rendre plus présentables à travers une « charte de bonne gestion » (termes de la lettre de mission au CGAAER).

Nous ne pouvons pas accepter que soit ainsi institutionnalisée la précarité et nous exigeons :

- sans délai qu’il soit mis fin aux détournements de la réglementation (temps partiels imposés et non justifiés, contrats morcelés, 10/12, etc.)

- qu’une négociation soit ouverte pour engager un plan de titularisation, combinant les dispositifs existants et d’autres à créer. Ce plan de titularisation doit concerner tous les précaires (qu’ils soient de droit public ou de droit privé), y compris ceux rémunérés sur les budgets d’établissement.

- une vraie réflexion de fond sur l’organisation des services, notamment en matière de remplacement, pour mettre fin au recours à l’emploi précaire

Constatant qu’à plusieurs le combat syndical contre le démantèlement du statut de la fonction publique est plus efficace, nos trois organisations syndicales [FSU (SNETAP, SYGMA, SNEP), SYAC-CGT et SUD Rural] ont décidé de mener ces actions en commun.

Témoigner de la réalité de la précarité

Nos organisations ont porté ces exigences devant le CGAAER (par écrit ou lorsqu’elles ont été auditionnées), et sont déterminées à poursuivre la mobilisation des personnels. Aussi, suite à l’initiative d’un collectif d’agents contractuels de l’enseignement, elles ont décidé de l’amplifier, en lançant une campagne de recueil de témoignage sur la réalité des précaires de notre ministère.

L’objet de cette campagne est de dénoncer, par la force des témoignages individuels et collectifs, l’ampleur de la précarité et de fédérer tous les personnels de notre ministère autour de la revendication d’un plan de titularisation.

Une mobilisation de tous pour exiger un plan de titularisation

Nos organisations sont reçues par le Ministre le 15 février. Elles lui exprimeront les attentes très fortes des personnels, notamment en matière de déprécarisation

Un combat de cette nature, dans un contexte de casse des services publics, nécessite une mobilisation de tous les personnels et de dépasser les replis sur soi pour développer les solidarités. C’est dans ce combat que la FSU, la CGT et SUD s’engagent dès aujourd’hui.

Paris, le 12 février 2008



[1] Conseil Général de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Espaces Ruraux