mardi 31 mars 2009

200 ETP de précaires supprimés à la rentrée scolaire 2009

Suite à des fuites lors d'une réunion mensuelle des DRAAF le 9 mars dernier, pour respecter les plafonds d'emplois (nombre maximum d'emploi équivalent temps plein travaillé) du programme 143 (enseignement technique agricole), les représentants de la DGER ont clairement annoncé qu'ils allaient supprimer 200 ETP soit environ 250 à 300 contrats de collègues à la rentrée scolaire 2009.
Depuis quelques jours, des informations nous remontent des établissements faisant état d'instructions de la part des SRFD de revoir les ouvertures, maintiens et fermetures de classes avec des demandes de réduction des moyens.

Ainsi, lors du CTPC DGER du 31 mars, le Directeur général n'a pas contredit ces informations et a expliqué que l'application de la réglementation pour les contractuels (temps de travail correspondants à la réalité sur les contrats) et leur gestion au niveau national, aurait, selon ses propos, "coûté 50 ETP" sachant que le nombre de départ à la retraite de titulaires étant insuffisant par rapport aux prévisions, il n'y avait pas assez d'emplois supprimés.

Comment la DGER va-t-elle réussir à répondre aux besoins d'enseignement ? Selon les propos tenus dans cette réunion mensuelle de DRAFF du 9 mars, en incitant les titulaires à faire des heures sup' !!

Nous devons donc réagir pour sauver ces emplois et mettre les titulaires devant leurs responsabilités:

une heure sup' acceptée c'est 1/18 de l'emploi d'un collègue précaire supprimé !!


samedi 28 mars 2009

L'esclavage existe encore... même au MAP!

Bonjour
je suis assistant d'éducation dans un lycée agricole, je voudrais témoigner des difficultés rencontrées sur mon lieu de travail.

Les horaires sont assez difficiles à gérer! Je fais régulièrement onze nuits consécutives au boulot auxquelles s'ajoutent encore des journées de présence, en l'occurrence 2 ou 3 par période de Onze jours. Cela est lié au fait que certains étudiants restent au lycée le week-end.

En onze jours, je fais donc 184 heures qu'on me compte 123,5 heures travaillées.

J'ai posé la question de la légalité de ces horaires, en réunion au directeur, et on me répond que tout est légal...Pas de jour de repos hebdomadaire, des semaines allant jusqu'à 89,5h, le tout pour un salaire royal de 1093 € net. (j'ai une prime généreuse de 2,29 € brut par mois car je suis père d'un enfant de 6 mois, youpi!, heureusement qu'il a des couches lavables)

On nous demande d'être vigilant, on nous confie la responsabilité de soixante adolescents dont un certain nombre en difficultés, on travaille en sous effectif quasi permanent, le remplacement des collègues en arrêt maladie n'étant pas systématique ( on ne peut pas trouver un remplaçant pour quinze jours et il n'y a pas de petites économies), et bizarrement il y a des arrêts maladie. D'ailleurs, la médecine du travail, je n'en ai pas entendu parler, ça ne doit sans doute pas nous concerner.

Heureusement qu'il y a des grèves pour faire des pauses, tiens d'ailleurs maintenant quand on fait grève on est remplacé par l'équipe de direction et les CPE!
Moi la prochaine grève, j'espère que ce sera pas le premier Mai et quelle sera reconductible.

Je vous souhaite un bon courage à tous, merci de ne pas publier mon email sur le site, je préfère rester anonyme pour l'instant, si d'autres souhaitent monter une action collective, pourquoi pas..

vendredi 20 mars 2009

Salut à tous et toutEs,

En ces temps d'annonces d'affectation de titulaires et de nomadisme imposé pour les précaires, voici quelques photos de la manif' du 19 mars, où de nombreux précaires du MAP étaient présentEs. Pour vous réconforter et vous prouvez que l'action collective va payer....

Une manif historique
Des manifestants qui scandaient tous " Et là tu m'vois pov' con ?"



A Marseille

A Paris
Quelque part en France

Dans une Fac




Thomas

mercredi 4 mars 2009

Tribulations des contractuels d'une école d'ingénieur du ministère de l'agriculture

Bonjour,

A mon tour de vous raconter les tribulations des contractuels d'une école d'ingénieur du ministère de l'agriculture implantée dans toute la France...

Je me présente : assistant de direction dans un service de formation continue depuis plus de 5 ans, je suis devenu aussi représentant des contractuels à la commission consultative des contractuels.

Voici un petit florilège de ce que j'ai pu apprendre :

Attention faut suivre hein

Les postes "administratifs subalternes" ou dit autrement les postes de catégories C et B sont :

- sur 10 mois à 100 % puis interruption de 2 mois donc aucune ancienneté et gros risque de ce faire piqué le poste par un autre contractuel ou même un titulaire...

- sur 12 mois à 70 % renouvelables, au bout de 6 ans il y a possibilité d'être mis en CDI à condition que l'établissement puisse assurer le coût budgétaire sur plusieurs années (le calcul n'est pas toujours évident...).

Les postes "supérieurs" de catégorie A, utilisés un petit peu à toutes les sauces, il "suffit" pour cela d'avoir un BTS et vous pourrez devenir "Responsable de l'accueil", "Chargé de mission de clientèle"..., j'en passe des pas tristes du tout...

Mais attention, votre poste est susceptible de disparaitre du jour au lendemain pour un peu qu'un titulaire pose sa candidature...

Je n'évoque même pas le sujet des salaires car les modes de rémunérations sont affligeants (pour rester poli...) alors même que certains responsables financiers vous affirment que l'absence de primes est prise en compte dans le mode de calcul de la rémunération

Le meilleur je le garde pour la fin quand même : en tant que représentant du personnel depuis 2 ans, je ne sais toujours pas qui je suis censé représenté à part moi

Tout ça pour quoi ? J'ai le bonheur d'avoir une charge de travail supérieure à celle de la titulaire qui bosse dans le même service, je suis payé "très royalement" tout juste les 70 % du smic que l'école est censée me payé et j'attends avec impatience mon prochain renouvellement qui sera un nouveau CDD car mon intitulé de poste changeant à chaque fois, je n'ai pas d'ancienneté suffisante sur mon poste pour prétendre à avoir un CDI pour tout de suite...

En commission, mes interlocuteurs s'étonnent de m'entendre râler contre ce type de contrats et me disent que si je ne suis pas content je n'ai qu'a refuser de les signer ou à passer le concours pour devenir titulaire...

Après on s'étonne qu'un certain nombre de personne ne font pas grand chose au travail... moi je peux vous dire pourquoi

--
Cordialement

Fanch

Coup de gueule sur les concours!

Bonjour,
La précarité a encore de beaux jours devant elle. Il n'y a que 56 postes en interne cette année (pour toutes les catégories).
Sans compter qu'il y a des matières où il n y a toujours pas de poste (exemple eps).

J'entends déjà les collègues titulaires de mon lycée dans la salle des profs s'offusquer de cette situation: "y a encore du café ?"

Cordialement,

Christophe

Nous sommes des pions, c'est évident!

Bonjour,

Je trouve très utile votre blog. Si vous souhaitez utiliser mon témoignage, le voici en quelques phrases. J'aimerai qu'il reste anonyme.
Merci.

Je suis un contractuel qui vient de prendre un poste à Périgueux, à 2h30 de route de mon domicile.

Je laisse ma famille composée de 2 enfants deux jours et demi par semaine pour un poste à 60%.

Sur les 800 Euros de mon salaire mensuel, je dois enlever les frais de carburant et 170 Euros de frais d'hébergement.

Avant cette situation, j'ai travaillé 8 ans sur un poste plein mais un reçu-concours a pris cette place.

Je ne retrouverai pas ma place, malgré mon CDI. C'est injuste car je faisais bien mon travail. Inspection favorable et compétence reconnue.

Nous sommes des pions, c'est évident.

Tony

Collectif PAPERA

Je vous invite à aller visiter le site du collectif des précaires de l'enseignement supérieur et de la recherche.

http://www.collectif-papera.org

Jérôme

Compte rendu du groupe de travail sur la précarité au MAP

Un message que j'ai essayé d'envoyer à l'ensemble des contractuels d'enseignement du MAP sans succès puisque les fonctionnalités de la boite mail google m'a planté les 2 tiers des envois....

Cette lettre faisait suite à une réunion pour un groupe de travail sur l'emploi précaire au Ministère présidé par Mme Pascale MARGOT-ROUGERIE, chef de service chargé des ressources humaines au secrétariat général.

Grâce au blog, je remet en circulation cette lettre afin que ceux qui n'y ont pas eu accès puisse lire les informations qu'elle contient.

Bonne lecture

" Bonjour à tous,

Je suis Jérôme COGE, enseignant ACEN EPS, animateur du collectif des précaires du Ministère de l'Agriculture et de la Pêche (MAP) et représentant syndical SYAC CGT aux commissions de reclassement des contractuels.

Certains d'entre vous me connaissent car ils sont déjà membres du collectif, d'autres parce qu'ils sont mes collègues de travail et encore d'autres car je les ai aidés à plaider leur cas face au ministère.

Je me permets aujourd'hui d'écrire à l'ensemble des ACEN du MAP car je participais mercredi à un groupe de travail sur la précarité présidé par Pascale MARGOT ROUGERIE. Et j'estime que je me dois de vous faire part avant tout en tant que collègue ACEN de mes impressions.

La première a été que le ministère ne contrôle rien aujourd'hui sur la gestion de son personnel enseignant, et en particulier sur les futurs départs en retraite et sur les situations des ACEN.
Ma deuxième impression est plus un constat, le ministère n'a en aucun cas, quoi qu'en dise le ministre dans ses bons voeux, la volonté de résorber l'emploi précaire. Deux raisons à mon constat: aucune ligne budgétaire n'est prévue pour créer un plan de déprécarisation dans les années à venir et le ministère n'est pas capable aujourd'hui de fournir une liste complète du nombre de postes proposés aux concours et dans quelles disciplines.

Nous n'étions donc réunis que dans un seul but: discuter sur le rapport du CGAAER (Conseil Général de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Espaces Ruraux) que je vous mets en pièces jointes pour information afin que vous puissiez en prendre connaissance même si tout son contenu ne concerne pas l'enseignement (PJ1 rapport, PJ2 Annexes).
Les préalables cités plus haut, à une discussion avec le ministère n'étant pas réunis, nous n'avons pas souhaité entamer une discussion sur ce rapport dont bon nombre de propositions d'aménagement du statut contractuel sont contestables, pour ne pas dire toutes!

Je me permets d'écrire à titre personnel plus en tant qu'ACEN et en tant qu'animateur du collectif des précaires qu'en tant que représentant syndical, car si la colère l'a emporté sur la déception mercredi face à cette attitude des représentants du ministère, c'est l'inverse aujourd'hui!

Le seul point positif qui ressort de cette entrevue à mes yeux est l'exceptionnelle unité des 6 organisations syndicales (OS) sur ce sujet. Fait à marquer d'une pierre blanche car peu de sujets ont réussi à les réunir d'une seule et même voix! Je vous invite du coup à relire l'avis intersyndical (PJ3) que vous avez normalement déjà reçu concernant la position des 6 OS vis à vis de cette réunion et de ce rapport.

Si une réunion de ces 6 OS est prévue le 3 février pour se consulter sur les critiques à apporter à ce rapport du CGAAER afin de le critiquer d'une seule voix intersyndicale, il me semble important de vous alerter sur les quelques points les plus inquiétants!

En effet le ministère n'envisage que des concours internes ou externes, et non pas réservés comme le veulent les OS! Ce qui pose le problème d'une ouverture de ses concours à des personnes autres que les ACEN en poste depuis plusieurs années contrairement aux concours réservés.
Le ministère veut également proposer de ne pas maintenir au delà de six ans les ACEN échouant aux concours. Le problème est que si préparer un concours en assumant son travail d'enseignant correctement est déjà difficile, il l'est encore plus quand l'enseignant change chaque année d'établissement, d'équipe pédagogique, de lieu géographique, de logement,... sans parler de l'impact moral des conditions de vie familiale. De plus sur ce sujet, le flou reste sur la volonté de professionnaliser le concours puisque aucun détail n'est donné sur ce concept!
Autre point inquiétant, celui de limiter le recrutement de nouveaux ACEN, en privilégiant le recours aux vacations (intervention de professionnels, d'agents des services déconcentrés,..) dans les matières techniques; et en privilégiant le recours aux heures supplémentaires dans les matières générales. Ce qui aura bien entendu un impact sur les ACEN plus anciens avec les années et les baisses annuelles de DGH; et qui accentuera la division déjà existante entre titulaires et contractuels.
Point inquiétant supplémentaire, la mise en commun de statut et concours avec l'Education Nationale (EN) semble intéressante dans un premier temps mais à la condition de ne pas passer sous la tutelle de l'EN au profit des agents de celle ci. Certaines disciplines comme l'EPS voit déjà certains de leurs postes proposés aux mutations EN alors qu'aucun concours de déprécarisation n'existe sous quelque forme que ce soit pour les contractuels de cette discipline.

Vous le constaterez en prenant connaissance du contenu du rapport, ce ne sont que quelques unes de ses propositions honteuses!

Je sais qu'il est inutile d'accentuer la relation tendue entre titulaires et contractuels sur le sujet des mutations titulaires facilitées au mouvement par l'existence des contractuels. Mais force est de constater aujourd'hui qu'à peu d'exception près, la mobilisation des titulaires pour nous défendre est quasi inexistante! Même si bon nombre d'entre eux ont été dans notre situation auparavant! Heureusement certains nous soutiennent activement mais combien sont ils?

Je sais aussi que notre quotidien familial et financier est de plus en plus difficile d'année en année, mais ce n'est pas en laissant se pérenniser la précarité au Ministère de l'Agriculture que les choses s'arrangeront.
Bien entendu on peut faire ce que j'ai moi même fait pendant des années, attendre en serrant les fesses que le temps passe, avec ce mal de ventre chaque année en juin de savoir si on va se faire prendre notre poste, et en soufflant quand c'est le collègue contractuel d'une autre matière qui saute!

Mais j'ai personnellement fini de manger mon pain blanc, quitte à être viré un jour, je veux me battre! C'est pour cela que quelques uns d'entre nous , nous sommes réunis et avons créé le collectif des précaires! C'est aussi pour cela que j'ai fait le choix personnel d'intégrer un syndicat et d'en devenir militant!

Chacun est libre de choisir son attitude, mais je crois de plus en plus que notre peur d'être sanctionné si nous faisons grêve ou si nous manifestons notre mécontentement parce que nous sommes contractuels n'est plus justifiée!
Je crois qu'ils ont trop besoin de nous pour fonctionner, preuve en est que 459 néo contractuels ont encore été recrutés en septembre 2008 avec les problèmes de contrat et de versement de salaires dont nous sommes tous au courant.
Je crois aussi que de toute façon se taire n'empêche pas d'être obligé un jour ou l'autre de muter de force dans un autre établissement!

Je crois aussi que nous sommes plus de 1400 ACEN enseignement toutes structures scolaires du ministère confondues, ce qui représente un chiffre considérable!
Je crois que personne mieux que nous ne peut choisir à notre place de nous battre!

Nous pouvons manifester jeudi 29 janvier!
Si financièrement faire grève est impossible, nous pouvons négocier avec nos collègues titulaires qui feront grève pour qu'ils viennent bloquer l'entrée de l'établissement afin que l'administration ne puisse définir qui est gréviste!
Et je suis sûr que beaucoup d'actions sont encore possibles......... à la condition de redresser la tête, de sortir de cette solitude fataliste dans laquelle ce statut nous enferme! Il est sûr que l'on n'est jamais aussi malléable que lorsque l'on croule moralement sous les difficultés!

Au delà d'essayer de vous motiver à vous rebeller jeudi 29 janvier, je vous invite également à faire vivre le blog des précaires (http://precaires-ministere-agriculture.blogspot.com/) en témoignant anonymement ou non de la précarité de votre situation, de vos difficultés professionnelles, financières et familiales,...
Ce blog n'a pas pour vocation de servir d'exutoire mais bel et bien de servir prochainement d'exemple en donnant des cas concrets des difficultés quotidiennes que nous connaissons tous dans des interventions auprès des médias, des politiques, du ministère...!

Je vous présente mes excuses car je n'ai pas fait évoluer le blog depuis le 8 décembre. Si mon actualité familiale m'en a empêché, je ne reçois malheureusement plus de témoignages.
Et pour moi ne plus recevoir de témoignages signifie que le fatalisme reprend le dessus sur l'envie de faire changer les choses.
Je viens pourtant d'être contacté par le blog des précaires de la recherche publique (http://www.collectif-papera.org). Preuve supplémentaire que nous ne sommes pas seuls à chercher à nous battre contre ce statut précaire.

Chers collègues faisons changer les choses!
Ce ne sera ni simple, ni facile, ni rapide.... Mais si nous sommes décidés à réagir ensemble, nous avons plus à gagner qu'à nous taire!

Jérôme

Article sur le site Café Pédagogique

Action de décembre 2008


Début décembre, j'ai été contacté par Monique ROYER, chargée d'ingénierie de formation Enilia-Ensmic et aussi rédactrice au café pédagogique (http://www.cafepedagogique.net).

Elle souhaitait faire un article sur notre blog et parler de la situation des contractuels dans l'enseignement agricole public. Elle m'a donc transmis un questionnaire auquel je me suis attaché à répondre le mieux possible.

Le 15 décembre un article était publié, intitulé:

"Contractuel, un Blog pour briser le silence."


Bonne lecture à tous

Jérôme

Reprise d'activité du Blog

Toutes mes excuses à l'ensemble d'entre vous pour cet arrêt de publication... Papa pour la deuxième fois depuis décembre, je n'ai pas eu le temps ces derniers mois de m'occuper du blog...

Aujourd'hui c'est reparti, j'essaye de reprendre de là où je m'étais arrêté... à savoir la publication d'un article parlant de notre situation sur le site café pédagogique. (voir message suivant)

Je n'ai toutefois pas abandonné totalement mes actions puisque j'ai quand même participé à un certain nombre de réunions au ministère sur la précarité et notamment à un groupe de travail sur un rapport du CGAAER (Conseil Général de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Espaces Ruraux) à propos du recours à l'emploi contractuel au sein du ministère de l'agriculture et de la pêche.

Je sais aussi que pour la quasi totalité d'entre vous les problèmes de contrat ne sont pas résolus....

Courage à tous et continuez à participer sur le blog et à le diffuser auprès des précaires de votre connaissance.

votre modérateur
jérôme